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{fo [I5>3] MÉMOIRES POUR SRRVIR
Eure croire qu'il est bon catholique, se signant à tous propos du signe de la croix, qu'il dit un jour à la Reyne mere que sa femme luy avoit apris à Eure, tant la contrainte en matiere de conscience peut bien faire des hipocrites, et non pas des catholiques; de quoy le Roy ce doutant bien a dit ces jours passés : « Par la M. D., tt la messe ne le sauvera pas plus que les autres! » On s'esbayt icy de ce que ce jeune prince est venu icy sain et sauf de devant La Rochelle, veu que l'on ne l'y avoit envoyé que pour s'en dépescher; et ay sceu pour certain qu'un gentilhomme qu'il ayme luy dit avant que partir le dessein du Roy et de ses ennemys; mais que ee jeune prince lui avoit répondu qu'il en etoit bien averty, mais qu'il ne s'en donnoit peine aucune, et qu'il aimoit mieux une mort soudaine qu'une langueur persévérante; usant de ces mots : « Mes ennemys n'auront « que faire de m'envoyer à la brèche et aux coups, car « j'iray devant eux, et mliazarderay à toutes restes. » Le Roy avoit mandé par deux fois à son frere, etant dans son camp devant La Rochelle, qu'il ut à faire étrangler La Mole, gentilhomme provençal, favory du duc d'Alençon. Le Roy du depuis avoit fait dessein luy-même de l'étrangler dans sa cour, où La Mole étoit retourné après le camp de La Rochelle; et pour ce faire, sachant que La Mole etoit en la chambre de madame de Nevers dans le Louvre, il prit avec lui le duc de Guyse et certains gentilshommes, jusques à six, ausquels il commanda sur la vie d'étrangler celuy qu'il Ieur diroit, avec des cordes qu'il leur distribua. En cet équipage le Roy luy-même, portant une bougie allumée, disposa ses compagnons boureaux sur les brisées que I-a Mole souloit prendre pour aller à la chambre du
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